Pour vivre heureux, vivons kascher (2)

Le premier film du cinéaste israélien Nadav Lapid, Le Policier (2011), est porté aux nues par la critique. Une rare unanimité. Prix du jury au festival de Locarno, Le Policier a suscité de fortes émotions à sa sortie en Israël en pleine crise économique et sociale l'an passé.

"Une légitime curiosité accompagne la découverte du premier film de Nadav Lapid" écrit Florence Maillard dans Les Cahiers du Cinéma du mois de mars. Le titre est trompeur. Le Policier tire le portrait de trois groupes plutôt que d'un homme : une brigade d'élite de policiers anti-terroristes, une bande organisée de jeunes bourgeois indignés, et un aéropage de grands patrons israéliens. Un portrait lucide et polémique de la société israélienne.

Loin de la question palestinienne, reléguée à la périphérie du récit -la vie intime, sociale ou politique de tout un chacun ne se réduit pas à un unique sujet, fut-il de taille-, Le Policier est une oeuvre cinématograpique clairvoyante et bipolaire sur les zones d'ombre d'une nation en souffrance, autant menacée par elle-même, que par l'Autre.

Partout sont louées l'excellence des acteurs israéliens, l'intelligence de la mise en scène, le caractère audacieux de la narration d'un film indiscutablement politique. Souhaitons que Le Policier trouve sa place rapidement sur nos écrans, il le vaut bien, malgré tout. Voir et/ou revoir Infiltration (2011) de Dover Kosashvili, en attendant : durant l'été 56, de jeunes soldats israéliens venus de toutes les milieux découvrent la guerre et perdent leur innocence dans le désert du Neguev. Michael Aloni joue dans les deux films. Un grand acteur.

Découvrir aussi le deuxième film du même Kosashvili, Cadeau du ciel (1995), un ovni, une sarabande scorsésienne jouissive. En reparler. Shalom.  

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