Le fond de l'air effraie

Publié le par facquet

undefinedAu  moment où les  températures sont au-dessous de la normale en Sibérie (-55°c), au contraire au dessus sous nos latitudes (douces, clémentes), un certain cinéma français glace le sang. Tel celui d'Olivier Assayas depuis quelque  temps (le high-tech en question et sa prolifération), mais pas uniquement. C'est une affaire de forme -la mise en scène, l'interprétation, la photographie, un peu de météo aussi. Le tout est de savoir quel fond elle exprime ; si fond il y a. Voyons voir.
Un courant d'air glacial enveloppe deux films de fraîche date, dans lesquels l'acteur Gilbert Melki (l'un des meilleurs aujourd'hui par chez nous) excelle : Très bien merci d'Emmanuelle Cuau (2007) et Le tueur de Cédric Anger sorti en début d'année -Dans Paris (2006) et Les Chansons d'amour (2007) de Christophe Honoré, ou récemment  Actrices de valéria Tedeschi, oscillent quelque part, eux aussi, entre glaciation et humidité. Deux films froids et cruels. Aucune conclusion hâtive, pourtant (définir c'est limiter). Force est malgré tout de constater que la moindre étincelle se transforme illico dans les deux ouvrages en une glace immobile. Alex est comptable. Il se mêle un soir du travail de la police lors d'un contrôle d'identité plutôt tendu (reflexe citoyen) ; bilan : une nuit au commissariat. Chômage, dépression, internement, tout bascule, une vie sens dessus dessous (Très bien merci, Sandrine Kiberlain, parfaite). Le tueur (Grégoire Colin, itou) : l'homme d'affaires Léo Zimmerman est certain q'un contrat a été mis sur sa tête. La mort rôde. Il l'attend, le temps de régler des affaires de famille. Au final, le scénario paranoïaque est subtilisé au profit d'un suicide savamment programmé (vie intime/vie publique : le business pour le business comme mal incurable). Mêmes déambulations urbaines sordides, mêmes situations d'attente, mêmes paysages urbains impersonnels, même descente aux enfers des personnages ; les deux cinéastes partagent un univers polaire désespéré qui fait froid dans le dos, gêle jusqu'aux os. Deux films militants ? Ah ! ça non ! Engagés, oui, assurémént. Au risque d'aller vite en besogne, disons néanmoins qu'ils font écho à l'actuelle congélation sociale ; des coeurs en hiver dans une France refroidie (infections virales berlusconiennes). Chacun à sa manière, bien sûr. C'est une façon de voir. Un ressenti parmi d'autres (il y a bien, dans ces deux films, un sens, et un sens très fort, mais ce sens, c'est une question -des questions ?). Rien de définitif, donc.   of

Publié dans pickachu

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