Valse contre Bachar (1)

Publié le par O.facquet

My Father, My Lord en DVD : Father, My Lord - AlloCiné

   My father, my Lord, de David Volach.

 

La visite de la fanfare (2007), de Eran Kolirin, a été un succès international, en particulier en France, où il a attiré plus de 300 000 spectateurs.

 Le développement des coproductions, majoritairement européennes, et, surtout, la signature, en 2002, d'un accord entre la France et Israël, ont mis de l'huile dans les rouages. La France est aujourd'hui le partenaire privilégié du cinéma israélien. A cet égard, ce sont dans notre pays trois festivals consacrés au cinéma hébreu qui se disputent l'affiche : le Festival du cinéma israélien à Paris, Regards sur le cinéma israélien à Marseille et le Festival Shalom Europa à Strasbourg, sans oublier la présence régulière des cinéastes israéliens à Cannes.

 

En Israël même, la politique culturelle cinématographique, quel que soit le gouvernement en place, a été repensée depuis le début des années 2000. Le budget alloué à l'industrie du cinéma a triplé, au point d'atteindre treize millions d'euros par an. Aucune feuille de route n'est imposée aux cinéastes, libres dans leur travail, à telle enseigne que certains d'entre eux n'hésitent pas à critiquer sans retenue la politique poursuivie par leur pays. Ce qui est rare dans la région, non ?

 

On ne présente plus l'oeuvre d'Amos Gitaï, ni celle d'Avi Mograbi. Un must. 

Vers le milieu des années 90 et le début des années 2000, le cinéma d'art et d'essai israélien s'impose comme l'un des plus créatifs au monde, un cinéma centré sur la société et le quotidien, ancré dans une réalité sociale dépeinte sans fioriture,  varié -ô combien-, d'une forte acuité politique, un va-et-vient fécond entre l'identité patriotique (mesurée) et des sujets plus personnels, plus profonds, voire tabous : Tu n'aimeras point (2009), par exemple, de Haim Tabakman, un amour caché entre un ultra-orthodoxe et un jeune étudiant d'une école talmudique.

 

La liste est longue des chefs-d'oeuvre du 7°art hébreu, une prouesse, quand on sait qu'une moyenne de vingt films seulement sont produits par an par cet Etat : Mariage tardif (2001) de Dover Koshahvili, Mon trésor (2004), de Keren Yedaya, Avanim (2004), de Raphaël Nadjari, The Bubble (2006) -Tel Aviv, on t'aime !-, d'Eytan Fox, Les méduses (2007), de Shira Geffen et Etgar Keret, Valse avec Bachir (2008), de Ari Folman, une coproduction israélo-franco-allemande, Golden Globe Award du meilleur film étranger et César du meilleur film étranger en 2009, en compétition pour la Palme d'or 2008 à Cannes et pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2009, ou Lebanon (2010), de Samuel Maoz, Lion d'or à Venise, et Ajami (2010), coréalisé par Scandar Copti et Yaron Shani, lequel a concouru pour l'Oscar du meilleur film étranger. La comédie n'est pas en reste, comme le prouve le délicieux A cinq heures de Paris (2009), de Leon Prudovsky.  La liste n'est pas, bien entendu, exhaustive. 

 

Spéciale dédicace pour My Father, my Lord (2008), de David Volach, et Zion et ses frères (2008), d'Eran Mirav, deux miroirs fidèles de la virtuosité des cinéastes israéliens. Reparler bientôt de ces deux films. D'autre part, lire, si le coeur vous en dit, l'ouvrage du psychanalyste et philosophe Daniel Sibony, Proche-Orient, psychanalyse d'un conflit (Le Seuil, 2003). Shalom. Bien à vous.

 

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Publié dans pickachu

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