Sofia, cinéaste (Somewhere over the rainbow de Sofia Coppola, 2010)

Publié le par O.facquet

New Images From Sofia Coppola’s ‘Somewhere’ Starring Stephen Dorff and ...

Mine de rien, au fil des ans et des films, la jolie Sofia Coppola édifie une oeuvre. A presque quarante ans -une gamine-, la fille de s'est fait un prénom, avec sagesse et persévérence, de par le monde, et dans son pays, la nation du self made man/woman : les Etats-Unis d'Amérique. Le public et la critique étaient sortis clivés de Marie-Antoinette, des sifflets plus bêtes que méchants avaient même accompagné la projection du film à Cannes. Passons. Sans doute faut-il le revoir aujourd'hui au calme afin d'en parler plus sereinement. Somewhere est un film confidentiel, intimiste plus précisément. Johnny Marco (Stephen Dorff), acteur de renommée internationale, vit dans le célèbre hotel Château-Marmont à Los Angeles. Il partage exceptionnellement quelques jours avec sa fille de onze ans (surprenante Elle Fanning), Cléo, prénom grec très ancien qui signifie "Gloire du père", dont la mère s'est offert une plage de liberté certainement méritée. Johnny a l'idée de l'accompagner à sa colonie de vacances (en fait, son ex-épouse lui a suggéré...).

Somewhere en Blu Ray : Somewhere - AlloCiné

On voit d'emblée de loin le piège se tendre : la fille d'un grand cinéaste balance ce qu'elle sait et/ou a vu du petit monde parfois interlope du cinéma hollywoodien, et règle au passage ses comptes avec papa, autrefois plus préoccupé par son art que par les affres de l'adolescence de sa progéniture. Un piège à éviter, même s'il y a peut-être un peu de tout cela dans Somewhere. A la marge. Tout oeuvre, tout écrit est en partie biographique, d'une manière ou d'une autre.

Critique : Somewhere, de Sofia Coppola - Critikat

Contre ceux qui définissent ici ou là le film par son contenu sociologique à peine sulfureux (exit les clichés de stars alcoolisées shootées à mort), voire psychologique, la rédemption d'un père par un amour filial recouvré (rien de neuf non plus, de belles scènes toutefois), il importe d'invoquer la nécessité de critères formels esthétiques. La crise existentielle de Johnny pourrait être la nôtre, non ? Sofia Coppola ne tord pas les choses vers une signification unique. La cinéaste inscrit son film dans une tradition cinématographique dite moderne. Les personnages sont condamnés à l'errance (Johnny tourne en rond avec sa voiture dès l'entame du film) ou à la balade, d'où un refus (re)marqué de la linéarité narrative, de la profondeur, d'une certaine dramaturgie dominante, d'où aussi l'insistance sur les moments de vacuité, les gestes sans finalité. Les dialogues sont souvent purement fonctionnels ou impossibles. Les personnages de Somewhere sont livrés à leur quotidienneté même, bien gluante, ce qui leur semble insupportable. Ils deviennent au mieux des contemplatifs figés sans émotion, au pire des observateurs blasés, une incontinence d'inertie : ils ne semblent plus maîtres de leurs faits et gestes. A cet égard, le jeu d'acteur n'est pas en reste : il exprime une inquiétante opacité de l'être, singulier, irréductible et réfractaire. Sofia Coppola connaît ses classiques.

Somewhere - Official Trailer - YouTube

Sa caméra enregistre des moments sans rien, donne de l'espace en plus (une fin sublime), partant filme des sentiments d'un caractère d'universalité. Thinks and so long.

 

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Somewhere de Sofia Coppola - Olivier Père

Publié dans pickachu

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