Footage de gueule

Publié le par facquet

 

 

C'est parti ! Finkielkraut est un raciste refoulé, un xénophobe qui s'ignore. Force est de reconnaître que son analyse de la défaite des Bleus est excessive, comme d'hab', ambiguë, sans conteste. Il ne mérite pas, quoi qu'il en soit, une telle opprobre. En conséquence, tout va pour le mieux dans le Royaume de France, passez vot' chemin. Le football comme symptôme en tous genres (la chasse au traître) ? Le racisme rampant tous azimuts ? La violence à l'école? Le retour du FN ? N'importe quoi, cher ami, monceaux de clichés, populisme éhonté, lepénisation des esprits, un point c'est tout. Se taire. Attendre. Un gars honnête passera au journal télévisé avouer d'ici peu qu'il a péché par angélisme (vous me reconnaissez....). Est-il possible de débattre des retraites, de la politique fiscale, de dénoncer un capitalisme financier de plus en plus vorace, les inégalités de plus en plus criantes, et, dans un même mouvement, s'inquiéter d'une forme d'incivisme virulent qui touche, entre autes, les populations les plus fragiles ? Non ! dit la gauche bien pensante, qui s'acharne sur Finkielkraut comme la misère sur le monde. Nombre d'entre eux consacrent toutefois de denses articles à la déconvenue footballistique de l'équipe de France. Ils peuvent se permettre d'être contradictoires : ils sont dans le vrai, le doute ne les habite jamais, heureux individus. Il faut penser comme Charlie Hebdo, Le Monde Diplomatique, Libération, les Inrockuptibles, Politis, sous peine de passer pour un facho (il l'aime ce mot, à toutes les sauces) comme ils disent (ces revues et autres quotidiens, nous sortent une ribambelle de sociologues, ethnologues, philosophes estampillés CNRS, pour remettre les égarés dans le droit chemin). Le blitzkrieg des sachants d'une certaine gauche -qui aime Evo Morales, qui, lui, aime Hugo Chàvez, qui, à son tour, aime Ahmadinejad, un humaniste patenté, plus fréquentable que Lula- est en marche. Ni Finkielkraut, ni tous ceux qui partagent une partie de ses commentaires ne sont pourtant des fourriers de l'extrême droite. Qui fricote avec Tarik Ramadan ? Qui participe à véhiculer les inepties conspirationnistes sur le net ? Tous ceux qui ont partagé les aventures électorales de Dieudonné, dorment-ils aujourd'hui d'un sommeil de bébé ? Qui se soucie des Khirgizes, victime d'un véritable nettoyage ethnique ? Joey Star assiste sans complexe aux spectacles du nouvel ami de Jean-Marie, qui s'en offusque ? On crie à mort les Juifs ! dans certaines manifestations de notre pays, qui proteste ? Et le Darfour, la Corée du Nord aujourd'hui, la Bosnie hier, Cuba encore et toujours, la révolte verte en Iran ? Silence de la gauche sentencieuse. Tristesse. Georges-Marc Bénamou, dans son remarquable ouvrage, Les Rebelles de l'An 40, montre avec pertinence que les plus courageux sont rarement ceux qui braillent le plus fort, aveuglés par leur confort. Une bonne leçon. Il n'y eut pas que des gens de gauche à Londres l'été 1940 (une pensée pour le grand Charles et ses Mémoires de guerre). Loin de là. A méditer. Un peu d'humilité, pour la route. Marchais en Allemagne et Thorez en URSS. Maurice Tréand qui tente tente de faire reparaître le quotidien L'Humanité en pleine occupation nazie. Blum dans un camp d'extermination, Pierre Brossolette se tue en 1944 en tentant de s'évader, Mendès France le Résistant, Robert Schuman, le "père de l'Europe", la voix de la France libre sur Radio-Londres, Raymond Aron, l'intellectuel vraiment engagé, François Mitterrand, capitaine Morlan, sur le tard, poursuivi par la gestapo sur les toits de Paris, Pierre Messmer le combattant héroïque antinazi, Cordier, alias Caracalla, vaillant secrétaire de Rex, Jean Moulin le martyr, à l'image de Marc Bloch ou de Robert Desnos. La liste n'est pas exhaustive, malheureusement. Le racisme nous fait gerber, beaucoup se battent sinon pour le faire disparaître, du moins pour le contenir. Leur vie en témoigne. Les gars de la Marine resteront au port. Ce sont les images qui nous inspirent ici d'habitude. Cette digression pour révéler que les Bleus étaient en fait payés par TF1 pour nous refiler en douce une émission de télé-réalité (avec ces sorties d'anthologie, du style : "Qui est le traître ?" ; il y eut jadis : "C'est qui qu'a pété ?", inoubliable et moins guerrier) censée faire parler d'elle et un carton (l'audimat !), genre Bus Story, South Africa Academy ou le Bus de la tentation, voire Grève-Lanta, pourquoi pas. Mission accomplie. La preuve ci-dessus. Un mot encore ? No comment. Quelques mots bientôt en revanche sur le dernier film de Romain Goupil Les Mains en l'air. Bien à vous.

 

 

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Publié dans pickachu

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