Un peu de polémique
Le cinéma militant (sans surprise, il rassure, on y trouve ce qu'on y a mis) est une bêtise. Une pensée circulaire autiste. Une ineptie crasse. Engagé (il dérange à
bon escient car tout ce qui n'inquiète pas est malhonnête), il se doit d'être prudent et ouvert à tous les vents, de se méfier toujours de la caricature (les frères Dardenne font ça très
bien, à l'image du silence de Lorna, leur dernier film, excellent), "mal nommer les choses c'est ajouter aux malheurs du monde" disait Camus. Une
idiotie le Sinéma militant (sage comme des images tenues en laisse), donc : voyez M.Moore (Fahrenheit 9/11) et/ou H.Sauper (Le cauchemar de Darwin), il
leur est plus facile certainement de reprendre des clichés, tous ou presque de fantaisie, toutes manières d'arguments spécieux et de preuves suspectes à l'appui, que de se reporter à de
véritables témoignages, pour approcher la vérité, sans évidemment jamais l'atteindre. Devant toute manipulation orientée du réel, le militant (certains) obtus acquiesce (pas
tous, c'est vrai), opine du chef. Satisfait. D'autres (dont votre serviteur) regrettent l'assujettissement politique de l'art. Du cinéma en général, du documentaire en particulier. Montrer le
monde non comme il est peut être, mais comme on voudrait qu'il soit. Un récit écran, avec d'improbables lendemains qui chantent (ils ont souvent déchanté, pourtant). Ainsi survit une certaine
gauche, gagnée par une cécité chronique, épanouie dans la défaite, déphasée avec entrain ; ça promet. S'en protéger. Un pensée pour New York. God bless America.
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