Grease. Genie de Pixar (3) : Cars (2006).

Publié le par O.facquet

Cars - Activité pour enfant - La Fée Biscotte

 

 

Lundi 26 juillet 2021. Quelques mots cet été sur un film américain d’animation produit par Pixar. Cars (116 minutes) est le septième long-métrage d’animation entièrement en images de synthèse des studios Pixar. Sorti en 2006 et coproduit par les studios Disney, le film évolue dans un monde peuplé d’automobiles anthropomorphes. Il a été réalisé par John Lasseter (grand amateur de voitures), qui a également cosigné le scénario aux côtés de Joe Ranft, Jorgen Klubien, Dan Fogelman, Kiel Murray et Phil Lorin. Une écriture collective qui a fait ses preuves au sein de la fiction sérielle nord-américaine. Une pluralité d’acteurs prolixes mais quelques invariants thématiques. La musique est de Randy Newman, excusez du peu.

 

Carrera & Disney·Pixar Cars 3

Dans un univers rempli de véhicules humanisés, Flash McQueen, une voiture flambant neuve de compétition rouge vif, est un jeune champion de course assoiffé de succès et promis à une carrière très prometteuse. Un jour, en route vers la Californie dans son camion Mack, afin de participer à la prestigieuse Piston Cup (saison 2005), il se retrouve abandonné par accident en plein désert -à cause d’une déviation, entre autres. Il cherche en vain son chemin, pour finir dans la petite ville tranquille de Radiator Springs, située sur la mythique Route 66. A la suite d’un excès de vitesse, suivi d’un délit de fuite, et d’une course poursuite avec le shérif, il est condamné par le juge du coin à un travail d’intérêt général : remettre en état la rue principale sérieusement détériorée. Ce qui l’oblige à rester sur place quelques jours. Il y croise Sally, une élégante Porsche 2002, Doc Hudson, une Hudson Hornet 1951 au passé trouble, et Mater, une dépanneuse rouillée mais d’une amitié joyeuse indéfectible. De braves gens, nostalgiques de l’âge d’or de la Route 66, donc de leur ville de coeur.

 

Cars quatre roues (Ciné+Famiz) - Un film d'animation à 100 à l'heure !

Comme il est possible de le lire et/ou de l’entendre ici ou là, Cars délivre un message positif et moral à la jeunesse, d’une façon on ne peut plus littérale. Qu’est-ce à dire ? Qu’il y a des choses bien plus importantes que les relations superficielles, les trophées, la gloire éphémère et autres sponsors avides. Rien ne peut égaler une petite bande de bons copains, dans un coin reculé, éloigné de l’effervescence métropolitaine, loin de cette société qui organise l’amoindrissement de tout, en réduisant chaque millimètre de nos vies à l’échelle du spectacle et de la consommation, rien d’autre que le règne de l’argent et de la marchandise (et de sa fétichisation). Les scénaristes de Pixar sont des enfants de Guy Debord pour qui “tout ce qui était vécu directement s’est éloigné dans une représentation”. Une vie simple, avec des gens simples, et refuser ce qui nous est imposé comme unique épanouissement : le loisir vain, le divertissement intéressé, c’est-à-dire ce moment où nous consommons, en somme renoncer à toute vision comptable de l’existence, sur deux jambes ou quatre roues, n’importe, c’est ce que laisse entendre et voir Cars, dans et entre les images. Dans une époque qui vit dans l’impatience au rythme effréné des émotions collectives.

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Pourquoi pas. Se cache toutefois derrière ce procès édifiant des temps modernes, un message un tantinet réactionnaire, plutôt culpabilisant, lequel parcourt les films d’animation de la maison Pixar. Cars ne fait pas exception à la règle. La ville comme Pandémonium. Pour nos scénaristes : la terre ne ment pas -l’air y est pur. Elle façonne des gens modestes et honnêtes, encourage des relations fiables, au coeur de paysages majestueux, laisse fleurir des amours sincères (Sally et Flash McQueen), permet un travail à échelle humaine, profitable à la communauté toute entière. Une société organique fantasmée qui plaisait tant à la France de Vichy. A telle enseigne que le retour massif de touristes motorisés à la toute fin du film ne laisse pas d’inquiéter le réalisateur. La ruralité profonde imaginée par Pixar comme horizon indépassable de notre temps ? Ne pas souscrire au projet n’est pas un crime.

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Publié dans pickachu

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