Wanted ! Dead or dead ! Quelques mots sur L'Inpecteur Harry et Un Justicier dans la Ville.

Publié le par O.facquet

L'Inspecteur Harry (Avec Clint Eastwood) - DVD Zone 2

Un justicier dans la ville : critique du film et du Mediabook - CinéDweller

 

 

Soit deux films controversés, deux cinéastes habiles et deux acteurs majeurs. Plus une sale période d'une nation malade.

Sorti en 1971, L'Inspecteur Harry (Dirty Harry, Harry le charognard) a été réalisé par Don Siegel.

Nous sommes à San Francisco au début des années 1970. Un tireur isolé, à l'aide d'un fusil de calibre .30-06 Springfield. abat froidement une femme isolée en train de se baigner sur un toit dans une piscine. Ce tireur c'est Scorpio, puisque c'est ainsi qu 'il se fait appeler. Il menace les autorités municipales de tuer un innocent par jour si la rançon qu'il exige ne lui est pas rapidement versée, en « commençant par un prêtre catholique ou un nègre ». Ambiance. Sur ces entrefaites, Scorpio kidnappe une jeune fille de 14 ans, l'enterre vivante avec une faible réserve d'oxygène. Harry Callahan (Clint Eastwood), un enquêteur viril au franc parler, réputé pour ses opinions non-conformistes et ses méthodes expéditives hétérodoxes, est décidé à mettre un terme définitif aux activités de Scorpio, quel qu'en soit le prix. Quoi qu'il en coûte dirait l'autre. Ce film est le premier d'une série autour d'un personnage aujourd'hui légendaire.

L'inspecteur Harry (1971) de Don Siegel – L'Oeil sur l'écran

Un Justicier dans la ville (Death Wish), tourné par Michael Winner, sort aux États-Unis le 24 octobre 1974.

Carol et Joanna, respectivement fille et épouse de l' architecte Paul Kersey (Charles Bronson), ont été sauvagement agressées par de jeunes crapules dans leur appartement new-yorkais. Joanna meurt des suites de ses blessures. Carol sombre dans une profonde dépression après le viol et les tortures qu'elle a subis. Traumatisé par le drame, Paul Kersey se réfugie dans son travail. Il part quelques jours en Arizona pour son entreprise, en revient avec un arme. Il se lance alors dans une série d'entreprises punitives suicidaires. Il s'agit d'abattre tous les voyous des bas-fonds de New York qui représentent une menace. Vaste programme. La police se met à ses trousses. C'est l'œuvre fondatrice d'une série de cinq films, auxquels s'ajoute un remake réalisé par Eli Roth, Death Wish, sorti en 2018, avec Bruce Willis.

UN JUSTICIER DANS LA VILLE – Death Wish (Critique) – Les Chroniques de  Cliffhanger & Co

Les États-Unis des années 1970 sont dans une sévère déréliction : d'abord empêtrés dans la guerre du Vietnam (première défaite militaire du pays), puis dans une crise politique (le Watergate), économique (la fin des Trente Glorieuses) et morale (la peur du déclassement), le cinéma américain se fait l'écho d'une violence urbaine semble-t-il immaîtrisable. William Friedkin dans French Connection (1971) et Martin Scorcese dans Taxi Driver (1976), enfoncent le clou, en mettant en scène à New York, deux flics entêtés et un chauffeur de taxi perché. La voyoucratie, ses méfaits, en somme l'insécurité, sont les thèmes portés par ces films. Entre autres.

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French Connection

Don Siegel et Michael Winner sont deux habiles artisans. La mise en scène, tout comme la direction d'acteurs, sont toutefois plus soignées chez Don Siegel. Sans conteste. N'importe ! Chacun nous tend un piège. Foncer tête baissée contre des films fascisants qui en ont mis plus d'un en émois. Bien sûr le film fascise lorsqu'il nous pousse à adhérer à notre insu aux pulsions de haine des deux personnages, à la fois juges et exécuteurs. Nous savons que seule la police est détentrice de la légitime violence, dans un cadre strict, défini par un État de droit. Pourtant une jouissance reptilienne nous emporte quand il s'agit d'en finir avec des fous furieux devenus incontrôlables, responsables de crimes insupportables. Nous nous en voulons. Nous en voulons également au film de nous faire éprouver de telles passions tristes. Perversité de la mise scène, en l'occurrence de l'adhésion au principaux protagonistes.

The Contemptuous and Racist Dirty Harry | www.splicetoday.com

Harry Callahan et Paul Kersey, consciemment ou non, cherchent à venger leurs femmes (mortes dans des conditions tragiques). En ce sens, il est possible d'avancer que ce sont deux personnages plus complexes qu'il n'y paraît, dans deux films à l'hyperréalisme captivant. En fait, Michel Winner et Don Siegel réactivent le vieux mythe du cow-boy solitaire redresseur de torts dans un monde sans pitié, où sévissent des individus sans foi ni loi. Nous sommes au cœur d'une certaine culture américaine, d'une période charnière de sa courte Histoire (le Far West). Ce n'est donc pas un hasard si Harry Callahan jette à l'eau son étoile d'enquêteur à la toute fin du film, comme le fit crânement le shérif Will Kane (Gary Cooper) dans la dernière séquence de High Noon (Le Train sifflera trois fois, sorti en 1952) de Fred Zinneman : il la lance aux pieds de quelques lâches interdits. Inoubliable. Ce n'est également pas un hasard si Paul Kersey, après l'assassinat de son épouse, lors d'un séjour dans l'Arizona, visite un village où sont reconstituées pour les touristes des scènes belliqueuses de western, à la suite de laquelle il se voit offrir une arme dont il fera un usage illicite. Une culture de la violence et de l'autodéfense toujours omniprésente : Un Justicier dans la Ville et L'Inspecteur Harry, chacun à sa façon, ne disent finalement pas autre chose.

PHOTO LE TRAIN SIFFLERA TROIS FOIS - GARY COOPER REF (COO190820141) | eBay

High Noon

 

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Trailer du film Un justicier dans la ville - Un justicier dans la ville  Bande-annonce VO - AlloCiné

Publié dans pickachu

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